Quelque lignes pour une première réflexion autour de cette notion centrale de la culture chinoise.
Dans la peinture chinoise l'artiste ne cherche pas à figurer un paysage, mais à en saisir le Souffle, le mouvement interne qui anime toutes choses, le flux invisible qui tisse la trame de la forme. Rien n'est figé, et derrière le voile des apparences tout est en perpétuel mouvement, changement, tout respire. Le Souffle dont il est question ici est ce que les chinois nomment le qi.
La nature fondamentale du Souffle qi c'est le mouvement et la transformation. Et comme le dit un célèbre adage: "la seule chose qui ne change pas c'est que tout change tout le temps".
Mais laissons la parole à la sinologue Catherine Despeux:
Le souffle se trouve à l'intérieur du corps comme à l'extérieur dans l'univers [...]. Par les techniques de longévité, on fait en sorte qu'il soit purifié, concentré, régulé, qu'il circule sans entraves dans le corps et possède certaines qualités, telles que: fluidité, souplesse, pureté, [...] capacité à emplir le corps comme l'eau qui s'insère dans tous les interstices. [...] Ainsi le souffle évoque-t-il le mouvement et le courant de la vie. Il établit de par sa mobilité et sa circulation le lien d'une part entre les différents éléments du corps humain, d'autre part entre celui-ci et l'univers. Unité en mouvement, il est à la fois immutabilité et transformation permanente.
(C.Despeux, Le qigong de Zhou Lüjing, La Moëlle du Phénix Rouge, éd. Trédaniel)
La notion de Souffle (qi) traverse tous les arts chinois: peinture, calligraphie, médecine traditionnelle, arts martiaux, qi gong, arts culinaires, musique et bien d'autres.
Un chemin de la forme vers la non-forme...
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